Les arts martiaux symbolisent le dépassement de soi pour pouvoir affronter l’adversité. Un projet de cours d’art martiaux destinés aux prisonniers a vu le jour dans le département de l’Oise. Néanmoins, le syndicat des surveillants s’est opposé avec fermeté à ce projet, posant ainsi le problème des limites des arts martiaux en tant que vecteurs de la réinsertion sociale en détention.
Le sport et la réinsertion sociale
Combinant l’aspect social et le côté culturel, le sport est considéré comme un formidable outil pour valoriser l’individu à travers un projet bien défini. Cette approche est axée sur les propriétés auto-socialisantes de la pratique du sport. Le projet de réinsertion sociale doit être centré sur un objectif social et éducatif pour que l’individu ou le groupe cible s’approprie des compétences sociales et professionnelles avec l’identification de besoins précis et pertinents. Cette action permet de renforcer la cohésion et la cohabitation.
Des réactions divergentes
Du côté des syndicats des surveillants UFAF-UNSM justice de la maison d’arrêt de la ville de Liancourt dans l’Oise, on assiste à une ferme opposition quant à l’usage d’un bâton en bois d’une longueur de 95 cm tenu par une main, lors des initiations à la canne de combat. Cette méthode constituant un paradoxe dangereux avec le projet anti-violence destiné aux détenus. Pour sa part, la direction inter-régionale des services pénitentiaires du Nord de la France s’est insurgée en précisant que de multiples arts martiaux faisaient déjà l’objet de cours dans certaines maisons d’arrêt, à l’instar du karaté, de la boxe et de la Capoeira, afin de canaliser la violence qui caractérise 60% des prisonniers. Les arts martiaux auraient contribué à réduire la violence tout en ciblant le respect mutuel. Les services pénitentiaires d’insertion et de probation dispensent de crédits alloués aux actions sportives et socioculturelles. Une discussion s’avère ainsi indispensable entre la direction et les syndicats pour déterminer l’avenir du projet.